Ca vadrouille - Suite et fin

Après les retrouvailles avec Céline à Lyon, nous prenons la direction des Alpes et St Christophe en Oisans, hameau situé dans la vallée du Vénéon, au cœur du massif des Ecrins. Un peu en manque de montagnes, c'est à cet endroit que nous avons prévu de découvrir une vie hors normes et un monde que nous ne connaissons pas du tout : le monde pastoral ! Lors de notre passage à la ferme du petit changeons en Normandie, nous avons eu le contact de Myriam, une éleveuse de brebis et chèvres, qui a accepté de nous accueillir quelques jours lors de la descente du troupeau des quartiers d'été.

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Il faut savoir que les bêtes ont passé l'été en alpage, dans des pâturages au pied de la Meije (sommet à 3 984 m). Myriam et Rigolo (son compagnon de travail) ont gardé le troupeau tout l'été, parfois plusieurs jours de suite en dormant dans une petit cabane dans les montagnes, parfois à la journée, en faisant l'aller-retour depuis la Bérarde (hameau situé au fond de la vallée du Vénéon) en laissant les bêtes là-haut. Le jour de notre arrivée dans la vallée, nous sommes accueillis par des voisins de Myriam : Ronand, Vartan, Pierre et Lara (bergers en devenir, ancien berger, et Néo-Zélandaise de passage en France). Ils sont là pour quelques semaines, et remplacent une bergère sur un troupeau d'ânes.

Et c'est dans un paysage magnifique et au soleil levant (8h à cette époque et dans les montagnes) que la petite troupe se met en marche vers le troupeau. L'occasion d'échanger sur nos vies respectives, et de savourer le moment et notre chance de travailler dans un tel cadre. Prndant que les bergers d'ânes s'occupent de maintenir leur troupeau à bonne distance du chemin qu'emprunteront les brebis et chèvres (les ânes peuvent être très agressifs envers les autres bêtes), Margaux et moi continuons la route pour rejoindre Myriam, Eva (la deuxième bergère du troupeau), leurs chiens et leur troupeau.

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C'est donc mercredi 4 octobre, à la cabane d'alpage, que nous avons rendez vous pour faire notre première expérience pastorale. Le troupeau a été rassemblé par les chiens, toutes les bêtes sont impatientes de redescendre et retrouver les pâturages qu'elles avaient foulé en début de saison. Les bergères, elles, ont remballé toutes leurs affaires pour laisser une cabane vide, qu'elles ne retrouveront que la saison prochaine. Myriam envoie une dernière fois Rigolo crapahuter dans la caillasse pour faire redescendre 4 brebis qui se faisaient la malle, et en route pour la descente ! Margaux et Myriam en tête avec l'âne chargé des affaires, vont tracer le sillon que suivront les 400 et quelques brebis et la quarantaine de biquettes qui complètent le troupeau. A l'arrière, Eva et Cyrille se chargent de faire avancer les trainardes et les égarées. On voit alors le troupeau s'adapter au relief de la montagne : parfois en file indienne lorsqu'il faut traverser une passerelle, parfois en gros tas lors d'un entonnoir ! Comme nous l'a partagé Emilien, un autre berger rencontré les jours suivants, certains bergers voient leur troupeau comme une entité, de manière globale. Pour eux, le métier de berger est de s'assurer de la bonne santé de cette entité. D'autres, comme Myriam et Eva, connaissent de manière précise beaucoup de leurs bêtes, et s'y attachent individuellement. Beaucoup ont leur propre nom ! (Fayotte, Barbe Rousse, Balafre,...). En trois heures, nous descendons le troupeau et préparons un parc temporaire, où les bêtes passeront les prochaines nuits.

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Les jours suivants, nous nous rendons à ce parc pour faire paitre le troupeau à la journée dans les environs, pour soigner les petits bobos, ou faire un comptage précis du nombre de bêtes. Après recomptage, il en manque quelques unes, et Myriam se rend une dernière fois à leur recherche dans les alpages et revient le soir avec les égarées. Ces moments nous donnent le temps d'échanger avec Myriam sur sa vie de bergère. De chouettes moments, où nous apprenons quelques ficelles du métier : "être un bon berger, c'est être fainéant et connaitre les "biais" (voie qu'emprunteront naturellement les brebis à la recherche d'herbe, en fonction du relief, du soleil, et de l'heure de la journée). Lorsqu'on connait sa montagne, on sait où se placer pour toujours avoir un œil sur le troupeau". On apprend également qu'une brebis fait les trois-huit : huit heures à manger, huit heures à chaumer (siester et digérer), huit heures à dormir. Il faut respecter leurs habitudes, ne pas les brusquer avec le chien, ne pas les presser. Plus elles seront calmes et tranquilles, plus elles mangeront et seront en bonne santé. Cela laisse le temps de casser la croute, de bouquiner, de profiter de la nature.

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Nous passons aussi régulièrement par l'infirmerie de la bergerie, près du chalet, où les brebis malades ou blessées sont installées pour récupérer de leurs émotions. Les ancêtres et jes jeunots trop faibles y ont passé la saison, incapables de suivre le rythme du troupeau.

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Le vendredi, avec Ronand, Vartan, Pierre et Lara, nous partons en randonnée jusqu'au fond du vallon des Etages. Chouette randonnée, avec 1000m de dénivelé positif, et une pause gouter & thé chaud au pied du glacier. Epuisant, mais un vrai bonheur !

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Durant les soirées, nous avons la chance de rencontrer d'autres bergers. Comme nous sommes en fin de saisons, tous sont redescendus de leurs alpages, et c'est l'occasion pour eux de se réunir, de d'échanger sur ce qu'ils ont vécu durant la saison, de partager leurs joies, leurs difficultés, leurs inquiétudes. Le loup a une place importante dans leurs discutions : tous ont vécu des attaques durant la saison et ont perdu quelques bêtes. C'est tout, c'est la nature, ils ont le droit de se nourrir également. Mais les bergers sont en colère contre la gestion de ce problème faite par le parc naturel, et les pros-loups, qui véhiculent des idées fausses, souvent loin de la réalité que vivent les bergers. Nous jouons aux cartes (et découvrons le Gabo), aux échecs, et goutons l'aïoli, sorte de mayonnaise à l'ail, spécialité provençale qui accompagne un repas de légumes et de poisson.

Dimanche 8 octobre, il est temps pour nous de descendre de nos montagnes et de laisser dernière nous cette dernière grosse expérience de notre tour de France. Ca y est, nous entamons notre grande remontée direction le Nord, en passant voir certains de nos proches sur la route.

Nous prenons la direction de Grenoble pour retrouver Fanny et Pierre-François, des cousins de Cyrille et passons la soirée avec eux. Après une nuit dans les hauteurs de Grenoble, nous retrouvons Fred, un ami de Margaux, et partageons le repas du midi au camion.

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Grenoble

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Fred !

Le soir, nous nous rapprochons de Voiron où nous avons rendez vous le lendemain avec Florent et Daphné. Cette fin de journée sera l'occasion de ramasser des châtaignes et de nous essayer à la confiture. Châtaignes sauvages, sucre roux bio : un régal !! Et une fois le doigt trempé dans le pot pour la gouter, on oublie vite le temps passé à éplucher les châtaignes.

Florent, ami de promo de Cyrille à l'ICAM, s'est récemment installé avec Daphné à Voiron, près de Grenoble, pour le travail. En parallèle, et en partenariat avec la mairie et les associations locales, il souhaite créer sur un ancien terrain de foot un jardin d'abondance comestible, participatif, en s'inspirant des principes de la permaculture (zéro pesticide, herbicide, insecticide, association de plantes, favorisation de la biodiversité…). Un rucher y est également installé et produit déjà son miel. Chouette projet Flo, très inspirant, et merci pour nos échanges !

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Flo et Cyrille, le terrain et la ruche
 

La suite de notre remontée nous amène le jeudi 12 à Taizé, où nous profiterons de ce lieu fort pour nous recueillir et nous apaiser.

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Taizé
 

Le vendredi soir,  nous nous retrouvons à Montceau les mines chez Floriane (amie psychomot') et nous faisons la connaissance de Raphael. Marie (autre psychofolle), nous rejoint le samedi pour nous balader à Montceau les mines et à Chalon sur Saône. Toujours autant de folie lorsque nous nous retrouvons !

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Floriane, Raphael, Marie, et nous !
 

Le dimanche, nous allons à Paray le monial, citée dite du "Sacré cœur de Jésus", où la communauté de l'Emmanuelle anime la vie spirituelle et accueille des pèlerinages de niveau international. Nous y passerons plusieurs jours sous un beau soleil, où encore une fois le repos et la spiritualité seront nos occupations quotidiennes.

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Paray le Monial
 

Le mardi, départ pour Bourges, où Paulé et MC nous accueillent pour la soirée ! Nous visiterons la ville le lendemain matin, le centre historique et sa cathédrale Saint-Étienne (monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO). L'après midi, nous roulons jusque Reims en traversant la Marne et les vignobles de Champagne. A l'heure de l'apéro, halte quasi obligatoire pour une petite dégustation chez une famille de vignerons indépendants, puis nous allons nous garer dans la foret des Faux de Verzy. Nous y feront une balade le lendemain matin, dans des couleurs d'automne sublimes, au milieu des hêtres et des chênes qui en font sa réputation : car ils sont tortillards !

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MC & Paulé

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"Extrait" de la Cathédrale de Bourges

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Vignobles de Champagne

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Vigneron Indépendant très accueillant

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Foret des Faux de Very

L'après midi, direction les Ardennes, région que nous souhaitions découvrir avant de rentrer sur Lille. Nous découvrons Charleville-Mézières, sa grand place et son centre ville et allons nous garer sur les hauteurs du Roc la tour, avec une superbe vue sur les vallons et les forets Ardennaises.

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Grand place de Charleville-Mézières

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Roc la tour - Ardennes

Le lendemain, nous suivons la route des comptes et légendes qui nous donne un aperçu de la région en longeant la Meuse. Nous terminons la journée en Belgique, au bord du lac de l'eau d'heure, où nous passerons la nuit. Le samedi, nous reprenons la route vers notre ultime étape : Maubeuge ! Ca y est, nous sommes dans le Nord, et ça ne s'invente pas : il pleut ! Nous passons la soirée du samedi 21 chez Marc et Cindy, la maitre de mémoire de Margaux. L'occasion le lendemain matin pour Margaux d'échanger avec elle sur la psychomotricité en libéral et de découvrir son cabinet extrêmement bien fourni en "matériel" de psychomotricité (comprenez des jeux, des jeux, et des jeux… (note de Cyrille)).

Enfin, et il faut le dire non sans un pincement au cœur, nous prenons une dernière fois la route, qui nous ramènera chez nous. Enfin, pas tout à fait, vu que maintenant notre "chez nous" c'est le camion, nous iront garer notre chez nous chez les parents de Margaux. Heureux hasard, nous passons la soirée au coin du feu avec les sœurs, frères, belles-sœurs et beaux-frères : Clara, Mélanie, Baptiste et Maxime. Chouettes retrouvailles pour un atterrissage familial. A nos familles : on vous aime, et vous nous avez manqué !

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Retrouvailles !

volontariat

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