La ferme du petit changeons

La première semaine, nous sommes les seuls wwoofeurs à la ferme. Et, il y a besoin d'aide un peu partout ! Parfait pour découvrir ! 

On plante 2.000 poireaux, du céleri, des choux, on désherbe, on cueille des mauves (fleurs à récolter à peu près tous les jours !) avec Kévin. On retourne les fromages, on vérifie l'acidité du caillé (lait de chèvre après repos et action des ferments), on emprésure (ça permet une coagulation rapide du lait), on moule, on sale, on lave la fromagerie avec Marie. On prépare la pâte du pain, la pâte à cookies et à cannelés (et on en mange la moitié ^^), on mélange, on lave avec Camille et/ou Emeric. On participe à la traite des chèvres (avec le responsable du jour) et on nourrit les animaux (cochons, chèvres, chien, chats), on prépare le repas du midi pour au minimum 10-15 personnes à chaque repas, car on ne sait jamais qui s'invitera au dernier moment ! On tient la boutique de la ferme alors qu'on n'y connait rien. Heureusement, les clients sont des habitués qui prennent le temps de nous former ! 

La vue depuis Mion-Mion

Vue depuis notre poste de travail... le champs !

Margaux bousculée pendant son coup de fil (avec Nico!)La boutiqueLa boulang' et ses brioches à peine sorties du four !La From' (désolés pour la qualité de la photo...) !Prépa cookies! Miam !

L'école les petits pieds sur Terre :

Le mardi de notre première semaine, nous participons une journée complète dans l'école Montessori (avec Katie et Nadège). Ouf ! C'était tout juste, c'était leur dernière semaine avant les vacances scolaires! Nous avons beaucoup apprécié découvrir cette école alternative qui se déroule dans une ... yourte ! Histoire d'être encore plus original et alternatif. Le lieu nous parait assez idéal pour les enfants (bien que ce ne soit pas particulièrement partagé par l'éducation nationale). La yourte est située sur un petit bout de terrain de la ferme, et l'intérieur est un vrai cocon : un coin vestiaire, un espace sieste/repos, des toilettes sèches, et le reste dédié aux ateliers Montessori.

Concrètement, le matin est le temps des activités pédagogiques, avec le matériel Montessori. Exemple : des blocs en bois, un bac à farine avec du matériel sensoriel / de construction, des planches alphabétiques avec un tracé qui peut se faire sur différentes textures, des blocs colorés, etc. Les enfants se dirigent d'eux-mêmes vers l'activité de leur choix, et s'installent à table ou à même le sol, sur un petit tapis, ce qui délimitera aux yeux de tous leur espace de travail. Les enfants peuvent s'entraider, à condition de chuchoter. S'ils veulent s'arrêter, ils vont dans le coin "sieste" et peuvent y rester le temps qu'ils veulent. Lorsque l'enfant se plaint à l'éducateur d'un autre enfant (bousculé, dérangé, tapé...), l'éducateur encourage l'enfant lui-même à réexprimer les règles à son copain. On voit alors une petite bouille de 6 ans prévenir une autre petite bouille de 4 ans : "Ce n'est pas permis de bousculé, tapé, dérangé...". 

L'éducateur n'intervient pas à chaque fois, il observe, laisse l'enfant expérimenter le matériel même si ce n'est pas la consigne habituelle. Les enfants savent qu'il est présent et peuvent le solliciter si besoin. L'éducateur aide l'enfant à trouver lui-même la solution à son problème, en le guidant : "Comment pourrais-tu faire?". Il peut aussi proposer à l'enfant du matériel sur sa demande ou suivant son ressenti. Katie nous explique : "Une fois, j'ai présenté un support à X. L'enfant a observé la démonstration puis l'a rangé. C'est seulement deux mois après qu'il a repris cette activité. Il se souvenait de la consigne. J'ai été la première surprise!"  

L'après-midi est plus misée sur le collectif : jeu de collaboration, petite animation, temps de parole ("on écoute, c'est important"), dès de la parole ("j'ai aimé, je n'ai pas aimé, ce que je voudrais refaire, ce qui m'a rendu triste..."), comptine de "au-revoir". 

C'était notre première expérience sur ce thème de l'éducation, une très belle découverte qui demanderait d'être encore approfondie. Nous avons été scotchés devant la débrouillardise de la majorité des enfants, leur autonomie et leur capacité à se concentrer (il est rare de voir un enfant de maternelle se concentrer plus d'une heure sur une même activité!). 

Activités de la ferme et quotidien : 

Les trois dernières semaines ressemblent globalement à la première, avec quelques petites nuances.

Premièrement, nous ne sommes plus les seuls wwoofeurs : il y a l'arrivée de Clara, de Justine, de Thomas et d'Esther. Ce qui change assez l'ambiance de la ferme ! Clara a 21 ans, elle est en stage en vue de devenir ingénieur agronome, elle déteste les tiques (dont notre pauvre Hari, le chien, est infesté!), elle adore le basilique et les signes du zodiaque (mais attention, les ascendants sont très importants également!). Elle est folle. Justine (aussi appelée Pustine) a 25 ans, elle est en reconversion (elle en a eu marre du parfum, elle préfère l'odeur des cochons), elle aime le magasine Causette, et ... elle est folle. Thomas, graphiste en recherche de reconversion, est un philosophe qui s'ignore, approfondissant les sujets abordés par les deux folles ci-dessus (ou trois folles avec Margaux). Il est le père d'Esther, 7 ans, qui a l'habitude de venir à la ferme lors des vacances avec sa famille (2 autres soeurs et Juliette, sa maman). Elle est débrouillarde, un peu bavarde (beaucoup!), elle adore l'équitation et connait pleins de choses là-dessus, et elle a toujours de petites réflexions très pertinentes (elle a de qui tenir!). 

Team Wwoofeur et Soledad (ex-coloc de Margaux au Pérou)

Deuxièmement, en plus des activités quotidiennes de la ferme (très résumées ci-dessus), il y a quelques chantiers ponctuels. Les vendredis après-midis a lieu une réunion d'équipe ; moment pour répartir les tâches (en fonction des impératifs personnels éventuels), pour élaborer les priorités de la semaine et les chantiers à mener. Par exemple : laver les véhicules, récupérer le stock de maïs pour les chèvres, faire de DELICIEUSES confitures extra, étiquetter les bocaux de terrines, rillettes et boudins, aller chercher du fuel, bricoler, réparer les clôtures électriques des animaux, débroussailler ... cette dernière étant l'activité phare de Cyrille. Au niveau du maraîchage, étant en saison pleine, il s'agissait de récolter les légumes ou autres petits fruits (groseilles à maquereau, abricots, framboises, etc)  mais aussi les fleurs ; soucis, bleuets, fleurs de basilic, camomille, ... et encore et toujours : les fameuses mauves qui éclosent continuellement ! D'après notre expérience, les mauves sont vraiment la preuve de l'abondance de la nature ; il y en a plus après récolte qu'avant ! Il y aura aussi ce big chantier : le samedi 15 juillet, la Ferme du Petit Changeons était le traiteur pour un mariage franco-anglais (grosse journée en perspective!). Tartines en tous genres pour le "cidre et poiré d'honneur", une entrée de la mer dressée sur l'assiette, un cochon de lait, sa purée façon grand-mère et ses petits légumes. Nous voilà devenus serveurs d'un soir, tablier blanc et trois assiettes sur les bras. Une grande première pour nous, et un vrai plaisir de le faire dans une ambiance sympa et de shabadabada (jeu musical) ! Challenge réussi pour la ferme du petit changeons, les mariés et invités étaient ravis !

Salle du mariage - Le château de la salle Montpinchon

Clara et Margaux à la cueillette de mauves

Troisièmement, et pour terminer ce long article, nous sommes sûrs que vous vous demandez quel est notre rythme de vacances ? Et bien, pendant un mois, levé 7 h (parfois plus tôt, lorsqu'il s'agissait d'aider à la boulangerie), début des activités de la ferme à 8h. La pause du midi se faisait à 12h30 (sauf si c'est Clara qui préparait le repas :p), reprise après le café (et la sieste en cas de besoin) vers 13h30/14h. Vers 16h-17h, c'est l'heure de nourrir les bêtes et de retourner les fromages. Et la fin de journée varie beaucoup ; entre 17h et 19h, exceptionnellement 20h. Ceci, 5jours/7. Et ce qu'on a fait durant nos journées OFF, vous le découvrirez à l'occasion d'un autre article, parce que, là, on se demande déjà si on n'a pas perdu du monde en cours de route ! 

Nous avons difficilement quitté la ferme le 21 juillet, après une semaine de "faux départs" (et hop, on rattrape presque notre retard d'un mois en un seul article ! ;D). Affaire à suivre dans notre prochain article sur nos journées OFF !