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Ecolectif

Nous quittons le F.A.T (voir le précédent article) le 4 août, pour aller en Haute-Garonne, et plus précisément à Ecolectif ! Quesako ? Patience, ça vient ! Nous souhaitons juste vous présenter les deux personnes qui nous ont conduit jusqu'à ce lieu ! C'est en effet grace à Lucie et Pierre que nous avons découvert ce lieu-pépite. Pour l'anecdote (et pour les présenter un peu plus) : Margaux a été cheftaine scout lors d'un camps d'été et Lucie était l'une des guides, Pierre et Cyrille se sont quant à eux croisés quelques mois dans la même ecole (à ITEEM, pour ceux qui connaissent). Ce sont donc des connaissances de longues dates mais avec qui nous avons plusieurs choses en commun et notamment : on se posent plein de questions ! Intéressés par notre projet, ils nous ont proposé de se rejoindre à un endroit : Ecolectif. Chouette idée qu'ils ont eue ! 

Lucie

La belle Lucie !

Ecolectif est avant tout, comme son nom l'indique, un collectif et non d'une communauté. La notion de communauté implique en effet le fait d'être et de faire ensemble : partager tous les repas par exemple. Ecolectif cherche quant à lui un équilibre entre l'individu, la famille et le collectif.

Les familles vivant sur ce lieu ont chacune leur habitat propre (le plus souvent, une yourte, ainsi que leur propre jardin-potager) mais ils partagent certains espaces en commun. Ils ont une grande salle qui sert en fonction des besoins de salle de fête (anniversaire d'une des enfants), de salle de jeu et d'espace cinéma un soir (film la belle verte, il a mal vieilli, mais on a bien ri !), des toilettes sèches, des ordinateurs, une cuisine et une salle de bain... Certains se sont fait un point d'eau dans leur habitat personnel, mais, globalement, les habitats n'ont pas accès à l'eau courante. Chez Bertrand et Séverine (nos chaleureux référents d'écolectif ; c'est eux qui nous ont accueilli et présenté le lieu), ils récupèrent par exemple l'eau de la pluie et remplissent des bidons au robinet commun quand c'est nécessaire.

L'objectif du collectif est d'atteindre une petite vingtaine de familles permanentes, pour que l'équilibre financier puisse se trouver (fonctionnement particulier du lieu, avec un système associatif pour l'achat des 45 hectares de terrain - avec en prime, une vue en toile de fond sur les Pyrénées!). En 2017, Ecolectif c'est : 23 adultes, 18 enfants et 2-3 autres familles en approche !

Pour intégrer le collectif, il faut accepter les 4 pilliers majeurs du sites : sociocratie (avec des "cercles de décision"), permaculture (concept de vie qui s'adapte au-delà du seul potager), Communication Non-Violente (pour une bienveillance envers soi-même et autrui dans les interactions) et enfin, en dernier pillier, le concept du continuum (concept en lien avec la parentalité). 

Le concept du continuum s'appuie sur l'expérience au plus profond de la jungle du Venezuela de Jean Liedloff (auteure du livre : Le concept du continuum - La recherche du bonheur perdu, 2006). Jean Liedloff fait la rencontre d'une tribu d'indiens vivants encore à l'âge de pierre et elle est fascinée par le bonheur reflété par ces "êtres primitifs". Elle passera deux ans et demi avec eux pour tenter de comprendre la cause de leur vie si heureuse et harmonieuse. Dans son livre, elle en vient à proposer une manère révolutionnaire d'élever nos enfants... naturellement. Le concept du continuum nous montre comment nous avons perdu notre bien-être naturel en laissant l’intellect prendre le pas sur notre instinct. Elle nous montre également comment retrouver cette harmonie pour nous-mêmes et nos enfants. 

L'exemple le plus simple est le portage des enfants : dans cette tribu, ils sont portés par leurs parents dans tous leurs actes de vie quotidienne. Pendant ce temps, le bébé observe et apprend... il apprend ainsi le monde, les relations sociales, les choses faites et celle à ne pas faire, à travers ses parents. Lorsqu'il sera assez confiant en ses capacités, l'enfant quittera de lui-même sa mère pour explorer son environnement.

 

Au niveau des l'éducation des enfants, ils sont majoritairement scolarisés à domicile et chaque famille est responsable de l'instruction de ses propres enfants. De temps à autres, des ateliers de groupe sont proposés : Montessori ou autre. Les enfants nous ont paru particulièrement heureux et dégourdis... Les plus petits s'inspirent des plus grands et les plus grands les aident : pas d'esprit de compétition entre eux, mais plutôt de coopération.

Sur la durée de notre passage à Ecolectif, nous avons participé à un chantier de montage d'une yourte (afin d'installer une charmante famille qui venait d'intégrer le collectif!). Sur le chantier, et selon le principe du continuum, les enfants étaient présents et les bébés étaient portés alors que leurs parents travaillaient... Dans le fonctionnement, les personnes le désirant venaient donner un coup de main, d'une heure ou plus suivant leurs envies et possibilités. Avec Lucie et Pierre, nous avons participer à ce chantier express : à partir du plancher, l'ensemble est achevé en seulement 3-4 jours (bon, il y a un gros travail en menuiserie et en terrassement en amont!). 

yourte

La yourte à notre arrivée ... !

montage porteMontage de la porte sur le plancher... Pour ensuite monter les "murs"... 
mur...tous ensemble sur le chantier ce qui rend Cyrille happy !plafond autoportéDélicat montage du plafon auto-porté (les poutres servants à soutenir seront ensuite enlevées)
PierrePierre, concentré !dur durDur dur le chantier... hein les filles ! :)intérieur yourteL'intérieur de la yourte.

Comme dit Lucie qui est ravie de bientôt habiter la yourte : "Dans notre ancienne maison, c'était parquet et haut plafond. Ca résonnait beaucoup, les bruits intérieurs étaient décuplés. Dans une yourte, c'est l'inverse, j'adore. Les bruits intérieurs sont feutrés et on vit avec le chant des oiseaux et le vent dans les arbres" C'est bô non ?!

yourte presque achevéeLa yourte presque achevée ! :) 

Au final, notre impression globale de ce lieu, même si c'est un peu caricaturé, c'est que "Ecolectif" s'apparente presque à un "quartier résidentiel" où les membres ont fait un choix de vie radicalement différent, basé sur un esprit de décroissance (voir encadré ci-dessous). On s'explique. Ils sont voisins, chacun a son espace, mais ils passent du temps ensemble s'ils le souhaitent : à part la participation aux cercles de décision, rien n'est vraiment obligatoire. Ils apprécient en toute simplicité se croiser et partager du temps ensemble, se retrouver le temps d'un repas ou d'une autre activité mais pas forcément "tous ensemble". Parfois, ils se rendent des services gratuitement (entraide pure) mais parfois, si le service implique beaucoup de temps, ils peuvent se rémunérer : en troc ou en argent... Si certains des permanents ont leur projet professionnel sur le lieu (deux d'entre eux sont associés en tant que maraîchers, l'une a son cabinet d'ostéopathie, l'un a son atelier pour la fabrication de ses oeuvres en bambous...), ce n'est pas l'objectif d'écolectif que de vivre d'une activité commune qui crée de l'argent. Ils partagent ainsi un espace de vie et une manière de vivre selon certaines valeurs, mais "rien de plus" (si ce n'est l'expérience humaine en plus, les émotions, toussa toussa !). 

Le mot « décroissance » est un néologisme (né en 1972) qui renvoit à un concept à la fois politique, économique et social. L'idéologie de la décroissance est de montrer qu'augmenter constamment la production de biens et de services accroît l'épuisement des ressources naturelles et pourrait conduire à leur disparition complète. Face à cette logique qui se situe à l'opposé du consensus économique et politique actuel, nous n'avons pas d'autres alternatives que de modifier nos habitues de vie et de consommation. Il s'agit donc d'une démarche individuelle et collective basée sur la réduction de la consommation. En somme, c'est un retour à une vie plus simple, moins dépendante des énergies non renouvelables et des biens matériels non indispensables. C'est ce qui est prôné à Ecolectif : réduire son impact sur l'environnement mais aussi de maximiser son abondance.

festival de simorre

Nous avons aussi fait une petite sortie le samedi soir au festival de Simorre. De petits spectacles s'enchaînent sur la charmante place du village, et nous buvons des boissons bio ensemble au fabuleux bar-restaurant alternatif "de bouche à oreilles".

Donc, Ecolectif, c'est tout ça et c'est aussi de belles rencontres avec des gens inspirants qui prouvent qu'un autre choix de vie est possible... ! L'ambiance se retrouve dans ce texte romancée de Margaux.

Encore merci à tous, et notamment à Lucie et Pierre et à nos chers référents. Nous avons passé d'excellents moments et nous avons, encore une fois, beaucoup appris !  

 

collectif

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